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Le Japon profond pour les nuls

Le bouddhisme au Japon

7 Juin 2015, 07:35am

Publié par Ohisama Maruzo

http://kuyo-katachi.com/blog/media/2/20110619-盆提灯花ほのか.jpg
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Aujourd’hui, permettez-moi de parler de culte aux ancêtres chez les Japonais.

A cause de ce culte aux ancêtres, la plupart des Japonais pensent que leur religion est le bouddhisme. Mais le bouddhisme chez les Japonais est autre chose que l’enseignement de Gautama Bouddha.

Beaucoup de Japonais possèdent un autel bouddhique chez eux. Avant la guerre, presque 100 % des familles en avaient un. Mais après la guerre, il y avait plus en plus de familles nucléaires, c’est- à- dire que les enfants n’habitent plus avec leur parents ; par conséquent, seulement 10 % des familles possèdent un autel chez eux, d’après par une enquête sociologique.

On appelle l’autel « Butsudan » , ce qui signifie « l’autel du bouddhisme ». Pourtant, Gautama Bouddha n’est pas du tout le but de cette place sacrée. Dans un Butsudan, il y a un « Ihaï » (une tablette en bois d’environ 20 cm de hauteur). Il est placé sur le Butudan, qui est en fait l’autel des ancêtres. La famille fait des cérémonies aux équinoxes de printemps et d’automne, et à la mi-été (Obon). Les japonais pensent que ce sont des cérémonies bouddhiques, mais c’est en réalité les cultes aux ancêtres, pas à Bouddha. Il s’agit donc d’une croyance en les ancêtres. Effectivement, dans le vocabulaires et les expressions courantes, on trouve les paroles suivantes : « Cela ne saurait nous excuser auprès nos ancêtres ! » ou bien « Grâce à nos ancêtres ! »

Malheureusement, les jeunes n’utilisent plus ces expressions. Je pense que ce phénomène est à mettre en corrélation avec la possession d’un autel au domicile.

Chez un homme pieux, son échelle de jugement du bien et du mal dépend de sa religion. C’est–à-dire que son Dieu trouve cela bon ou mauvais. Dans le cas des Japonais, la référence morale est basée sur le regard des ancêtres. Par exemple, on se dit « Est-ce que j’ose faire telle chose ? N’est-ce pas honteux vis-à-vis des ancêtres ? »

Autre exemple : un homme pieux croit que Dieu le protège… le Dieu de sa religion, en priant « Mon Seigneur, sauve-moi, protège-moi. » Mais les Japonais pensent qu’ils sont protégés par les ancêtres de leur propre famille.

Dans l’enseignement de Bouddha, par exemple, le but des efforts dans la vie quotidienne est de continuer la vie. Et des pratiques comme l’entraide, la compassion et le soutien mutuel nous amènent à sortir de l’attachement et à nous libérer de l’ego. Cet enseignements s’est substitué à la prière magique en Chine, et il est arrivé au Japon au 6e siècle. Ensuite, ce bouddhisme a fusionné avec le culte aux ancêtres et il s’est propagé partout dans le pays.

Les vues sur la vie et la mort chez les Japonais :

Après la mort, on devient un des ancêtres de la famille, et on protège ses enfants. Comme nos parents ont pris soin de nous et nous ont protégés, nous élevons nos enfants avec beaucoup de soin et les protégerons aussi après notre mort.

Les Japonais croient qu’ils s’assimilent aux ancêtres familiaux après la mort.

Quant au culte à la nature, chez les Japonais il prend la forme du culte aux Ujigami. Un Ujigami est la divinité tutélaire du territoire familial ; on rend en fait un culte aux esprits natureles de chaque région. De même que la famille est protégée par ses ancêtres, le territoire résidentiel est protégé par le « dieu » de chaque région.

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